Vous devinez le résultat du deuxième match de la série finale par la photo de cet article. Ce qui est plus difficile à mettre en mots, c’est le scénario hollywoodien, ou plutôt tout droit tiré d’une série sportive québécoise, qui a mené Jean-Phylippe Demers et le National à leur première conquête de la Coupe SSHL depuis leur toute première saison dans le circuit en 2009-10. Ils ont depuis ce temps passé du nom des Penguins au National, ont connu d’excellentes saisons et ont participé plusieurs fois à la grande finale sans atteindre le but ultime. Cette fois-ci, ils ont changé le dernier chapitre de l’histoire.
Chloé Leclerc a mise la table avec de superbes interprétations des hymnes nationaux quelques instants avant le début du match. Le gardien Cedrick Barbeau dégageait un certain aura d’invincibilité lorsqu’il a été présenté avant le match. Le numéro 46 était alors sur une spectaculaire séquence, n’ayant pas accordé de but depuis le 5 mars. Mais les Stars sont sortis fort, très fort. Jonathan Pivin bat de vitesse les défenseurs du National pour récupérer le disque derrière le gardien et sert une savante passe à Jordan Lever devant le filet qui ne rate pas sa chance. À peine une minute de jouée et c’est 1-0 Stars. L’action se passe principalement en territoire du National pendant la majorité de la première période et les noirs creusent l’écart en ajoutant deux autres buts, ceux-ci de Mathieu Bouchard et Jonathan Pivin, en toute fin de première. On ne donnait pas cher de la peau du National à ce point, le total des tirs au buts affichait 14-3 en faveur des Stars.
Rien n’indiquait que la tendance serait différente en deuxième alors que Jeremie Barbeau visite le banc des punitions 14 secondes après le début de la deuxième. Heureusement pour les hommes en beige, ils résistent et la marque demeure 3-0 Stars. Quelques instants après la fin de la punition, Jimmy Grenon tente une attaque qui semble avoir été neutralisée par les défenseurs des Stars mais tente tout de même de diriger mollement la rondelle vers le gardien. La rondelle dévie sur le bâton de gardien Sébastien Desparois et glisse jusqu’au fond du filet. Malgré la confusion totale, il y a une petite étincelle chez le National. 32 secondes plus tard, Jean-Phylippe Demers jète de l’essence sur l’étincelle. Le 91 du National se voit accorder beaucoup d’espace en entrée de zone et le vétéran ne se fait pas prier, après avoir hésité à jouer la passe, il décoche un lancer qui fait vibrer la fond du filet, les partisans et les joueurs du National. Le temps de possession devient soudainement plus partagé et les deux gardiens retrouvent leur aplomb en voulant faire la différence.
Le National démontre encore une fois un opportunisme incroyable en fin de deuxième période. Les Stars écopent de deux punitions et en paie le prix à chaque occasion. Deux buts de Cedrick Rolland inversent les rôles et c’est maintenant le National qui mène 4-3 pour débuter la troisième. La montagne russe d’émotions continue en troisième période alors que les attaques répétées des Stars ne leur amène pas de résultat, ça force quand même le National à prendre 3 punitions de suite et offre un 5 contre 3 à la troupe de Simon Pierre Demers. Les Stars ne ratent pas leur chance de niveler la marque. Jonathan Pivin, qui connaît une excellent match, ajout un autre but à sa fiche en poussant une rondelle libre derrière le cerbère du National. Les Stars ne peuvent toutefois pas prendre les devants. On s’en va en prolongation.
Les Stars semblent reprendre le contrôle du match, du moins, de la rondelle. Mais le resultat escompté ne vient pas. Il y a toujours un joueur du National qui vient faire dévier la rondelle au dernier instant, si ce n’est pas Cedrick Barbeau lui-même qui arrête la rondelle. Plus ça va, plus on a l’impression que le réservoir est presqu’à vide du côté du National. Une deuxième période de prolongation est nécessaire et on un but des Stars semble être imminent. La défaite qu’avait subit le National aux mains des Habs en double-prolongation, dans exactement la même situation, refait sans doute surface dans la tête de plusieurs joueurs du National qui y étaient à l’époque. Mais cette fois-ci, la conclusion sera différente. Alors que les Stars bourdonnent en zone offensive et que le National tente de dégager la rondelle, celle-ci dévie et prend les défenseurs des Stars par surprise. La rondelle se retrouve au centre de la patinoire plutôt que sur le côté tel qu’anticipé par Simon Pierre Demers. Simon Légère se sert de sa vitesse pour se faire un chemin jusqu’en zone des Stars et décide de mettre toute son énergie dans un lancer frapper côté opposé qui semble carrément apparaître dans le fond du filet de Sébastien Desparois. La chanson thème de la télé-série Lance Et Compte résonne dans le Complexe Sportif Candiac et c’est de plus en plus difficile d’oublier qu’il ne s’agit pas de la scène finale de la saison 1 réalisé par Rejean Tremblay.
Avec un grand point d’exclamation, le National mets fin à une extraordinaire saison de hockey dans la SSHL. C’est évidement une grande déception du côté des Stars, pour qui c’est très clair pour le capitaine Simon Pierre Demers, « On va revenir ».
Le National complète enfin l’histoire. Une équipe qui semble avoir maturée de 5 saisons en quelques semaines avec le seul but d’aller un peu plus loin, ensembles.